A l'occasion de la sortie de son premier album réalisé de manière indépendante, "PEACE ONE", le groupe OHL a accepté de répondre à nos questions. L'occasion pour ses sept membres de se projeter sur le marché européen et mondial !
KRM – Vous avez débuté en janvier 2021 et c’est votre première interview française, et même européenne ! Comment vous sentez-vous ? Pensiez-vous être capable d’intéresser le public international en moins de trois ans ?
KANNA – Nous sommes vraiment très heureux de permettre aux fans français et européens d’apprendre à nous connaître un peu mieux ! Cela fait deux ans et demi que nous avons débuté, et, pour la première fois, nous avons nous-même composés et écrits les trois chansons qui viennent d’être réalisées. Nous avons porté beaucoup d’attention aux pistes, à leurs mélodies et paroles. Nous espérons qu’elles pourront être écoutées par beaucoup de monde !
KRM – Est-ce que votre succès, qui dépasse les frontières japonaises, peut s’expliquer par votre présence active sur les réseaux sociaux ? Une de vos vidéos TikTok approche les cinq millions de vues, tandis que sur Instagram, un de vos covers approche les 30 000 vues… Est-ce la clef du succès aujourd’hui d’utiliser ces plateformes ?
JUNYA – J’ai vraiment été surpris de voir que nos activités touchaient autant de personnes sur TikTok et YouTube, qui sont des plateformes utilisées par des gens aux quatre coins du monde. Nous sommes vraiment reconnaissants d’avoir plus de 100 000 followers sur nos comptes. Nous nous sentons vraiment chanceux de pouvoir faire cela à notre époque.
NAO - Grâce au fort développement des applications de traductions, il est devenu plus facile de transmettre la culture japonaise et sa musique. Cela permet également d’échanger plus aisément avec les personnes de l’étranger. Le tout a permis de créer un environnement dans lequel nous pouvons être reconnus par des personnes aux quatre coins du monde. TikTok et YouTube, en particulier, sont des supports qui nous ont vraiment permis de nous améliorer. Nous allons continuer à les utiliser afin de faire connaitre la musique d’OHL à plus de monde.
KRM – L’utilisation de ces plateformes permet d’être encore plus proche des fans. Considérez-vous votre public comme un huitième membre ? Vous avez d'ailleurs organisé un fan-meeting en août. Qu’est-ce que le soutien de vos fans vous apporte au quotidien ?
NAO – Quand les choses ne se déroulent pas comme prévu pendant un live ou quand je me sens déprimé, la première chose qui me vient à l’esprit c’est la présence des PIECEs (nom des fans du groupe). Qu’importe que les choses soient difficiles ou douloureuses pour OHL, les fans croient en nous plus que tout. Ils croient que nous pouvons être reconnus dans le monde et nous soutiennent ! Aussi longtemps qu’il y aura des PIECEs pour croire en nous, j’avancerai chaque jour, debout sur scène pour donner le meilleur de moi-même !
RYUSEI – Nous sommes un groupe indépendant, il nous est donc facile de transmettre nos opinions et pensées aux fans. Ils pensent à nos activités de la même manière que nous, c’est pourquoi je crois que le sentiment d’avoir un huitième membre est plus fort que dans aucun autre groupe ! Nous sommes avec nos fans aussi bien quand nous nous sentons heureux que quand nous sommes frustrés. Un jour nous voulons montrer à tout le monde notre force sur scène tout en partageant cette joie d’être ensemble ! Recevoir le soutien des fans en étant sur scène est ce pour quoi je vis maintenant.
KRM – En parlant de motivation, qu’est-ce qui vous a poussé à travailler dans le milieu de la musique ? Vos débuts sont particuliers puisque vous venez, déjà, de créer votre propre label.
GEN – Nous avons lancé notre propre entreprise avec le but de créer une communauté chaleureuse où les musiciens comme nous, qui ne peuvent se référencer à personnes et qui sont mis de côté, pourraient s’entre aider. Parce que nous travaillons seuls, nous ne sommes pas inquiets des contraintes financières, et nous n’avons pas à faire de compromis. Cela nous rendrait vraiment heureux de créer une musique libérée d’un environnement de production classique qui puisse transcendée les genres. Récemment, j’ai eu le sentiment que le nombre de fans qui aimaient OHL en tant que musiciens et non idoles avait augmenté. C’est vraiment gratifiant de voir cette diversification.
KRM – N’était-il pas risqué de se lancer en indépendant ? Comment a évolué votre manière de travailler depuis ?
JUNYA – Avant de créer OHL, je faisais parti d’un groupe indépendant qui n’avait pas d’agence. Nous devions donc gérer les tâches des membres du staff nous-mêmes. Après cela, quand nous avons décidé de former OHL, nous avons tout d’abord signé dans une agence. Mais j’ai eu le sentiment qu’il y avait beaucoup de restrictions et qu’il était difficile de se sentir libre, à la fois dans un sens positif et négatif. Avec les restrictions imposées par l’épidémie COVID-19, nos activités ont été impactées. A ce moment-là, GEN a dit : « Et pourquoi ne pas le faire nous-même ? ». C’est ainsi que nous avons décidé de créer notre propre agence.
Pour être honnête, j’ai eu des doutes mais je crois que le faire par nous-même nous permet d’élargir nos activités et de le faire sans regrets. En prenant en compte les opinions des autres membres, j’ai décidé d’accepter la proposition de GEN et me suis motivé à travailler dur. Maintenant nous aimons vraiment ce que nous faisons. Et je crois que cela se ressent au travers de nos morceaux et de nos performances.
KRM - "Liminal” désigne une limite, celle de la perception. Et dans le domaine de la psychologie, c’est le seuil exigé pour provoquer une excitation sensorielle. La musique est un art provoquant moult sentiments chez l’auditeur. Pourquoi avoir porté le choix sur ce mot pour votre nom de groupe ?
GEN – Ce concept est venu d’une personne qui nous soutenait déjà, avant que le groupe ne soit créé. Chacun des membres de OHL a dû faire face, à un moment donné, à certains revers. Nous nous sommes donc réunis, tous les sept, pour se donner une dernière chance. Avec nos fans, appelés « PIECE », tout le monde est impliqué et nous souhaitons connecter les « 100 capacités potentielles » de chacun afin de proposer du contenu et de la musique qui dépassent nos propres limites. C’est dans ce but que nous nous sommes baptisés « ONE HUNDRED LIMINAL ».
KRM - Rentrons dans votre univers musical. Vous avez d’ores et déjà réalisé 3 MVs, chacun avec un style différent mais avec une signature propre : celle d’une pop moderne, alliant des moments de douceur avec des passages plus percutants. La différence est flagrante avec le style “japanese pop” que l’on peut connaître via les anciens groupes. D’où viennent vos influences musicales ? Pourquoi avoir fait ce choix d’une pop plus moderne ?
KANNA – Si nous avions été uniquement actif au Japon, il aurait été naturel d’adhérer à un style « pop japonaise ». Cependant, étant donné que nous aimons tous sincèrement la musique, nous souhaitons incorporer nos propres couleurs et atmosphères. Je crois que les musiques qui sont actuellement dans les charts du monde entier reflètent ce que les gens recherchent et souhaitent écouter. La musique d’OHL est donc un mélange de ces éléments tout en y ajoutant notre propre style.
SHURU – D’un point de vue d’influence musicale, nous gardons toujours en tête le marché international quand nous devons créer une nouvelle musique. Cela est peut-être lié au fait que notre style est considéré comme contemporain et aligné sur ce qu’il se fait à l’international. Même si cela peut paraître prétentieux, nous nous efforçons de présenter une vision de la musique qui n’a jamais été abordée auparavant, afin d’élever le marché musical japonais.
KRM - Maintenant que vous êtes indépendants, vous contrôlez le processus de création de A à Z. Quels sont vos points forts à chacun ? Est-ce qu’il y a des étapes du processus que vous préférez, ou au contraire, que vous préférez déléguer ?
SHURU – Nous, et surtout les membres qui composent nos musiques, avons tous des sensibilités musicales différentes. C’est une force puisque cela nous permet d’appréhender chaque morceau de différentes manières. En incorporant notre propre style, nous espérons pouvoir créer, de manière constante, des musiques inattendues qui défient les restrictions de genres.
Personnellement, mes compétences sont dans les domaines du rap et de l’écriture des paroles, donc je compte sur les qualités des autres membres pour la composition de la mélodie. A l’avenir, j’espère que je pourrais continuer à créer les musiques de OHL de cette manière…
KRM - Vous venez de sortir pas moins de trois singles ainsi qu’un album, le tout en très peu de temps ! Pourquoi avoir fait ce choix d’un planning chargé au lieu d’espacer les sorties ?
GEN – Il aurait été également possible de les produire dans un planning plus conventionnel, mais en réfléchissant au prochain concert, « THE PIECE 1 », j’ai eu peur qu’il y ait un manque de fraîcheur dans la setlist et d’insatisfaction dans la production. C’est pourquoi nous avons décidé de produire ces trois chansons au dernier moment. Honnêtement, c’était dur ! (Rires) Mais maintenant, je suis convaincu que c’était la chose à faire, même s’il a fallu se dépasser. En plus… C’était amusant !
KRM – La première de ces trois sorties, “Periodt”, est décrite comme la suite du single “Addictiv Luv”. Est-ce que “SENSUAL” et “Change Ma Life” sont dans cette même lignée ou, au contraire, possèdent des histoires propres ? Si oui, lesquelles ?
GEN – « Periodt », « SENSUAL » et « Change Ma Life » ont tout les trois été créé autour du thème de l’amour, mais basées sur des antécédents et des histoires différentes. Alors que KANNA, SHURU et moi-même avions la charge la composition des trois mélodies, nous avons divisé l’écriture des paroles pour explorer différents points de vue. Parmi eux, « Periodt » et « Addictiv Luv », pour lesquelles je gérais les paroles, qui partagent un thème commun : celui d’un homme affaibli par l’amour qui en devient dépendant. Comme le titre le suggère, « Periodt » est une chanson qui exprime le désir de se libérer de cette addiction… Alors que la mélodie possède une qualité presque addictive… (Rires)
KRM – « PEACE ONE », sorti le 3 septembre dernier, est votre premier mini-album. Les trois singles précédents étaient-ils prévus dans cet opus ? Est-ce que la réalisation de ce disque en tant qu’indépendant est une victoire ? Quelles étaient vos attentes vis-à-vis de votre public ?
SHURU – Pour être honnête, cela nous a prit du temps de réussir à partager, à nos fans, notre musique sous forme d’album (Rires). Cependant, comme nous avons continué nos activités, nous avons petit à petit identifié notre musique et voulions ainsi produire quelque chose dont nous serions satisfaits. Nous croyions que ce long processus était une nécessité, à la fois pour nous et pour nos fans. Ce mini-album, que nous avons soigneusement préparé, a d’ores et déjà reçu des retours positifs de la part de ceux qui ont pu l’écouter. Nous espérons que les personnes qui liront cet article seront curieux et écouteront ce mini-album. S’ils l’apprécient, nous espérons qu’ils pourront se rendre à nos performances un jour. Nous souhaitons qu’il soit le déclencheur pour venir découvrir notre musique.
KRM –Vous avez parlé, tout à l’heure, de votre dernier concert « PIECE 1 ». Comment s'est passée son organisation ? Comment vous sentiez-vous à l’approche du moment où vous êtes remontés sur scène ?
JUNYA – Pour notre premier concert en tant que groupe indépendant, nous avions pris la décision de donner tout notre maximum pour faire un véritable concert. Les chansons interprétées lors de ce show expriment notre détermination à changer et à passer à la prochaine étape. Notre mini-album, « PEACE ONE », inclus des morceaux qui ont pris des chemins totalement différents de ce qu’était notre musique avant, ainsi que des chansons qui expriment notre gratitude envers les fans qui nous ont soutenu jusqu’à présent.
KTA – En étant sur scène et en performant, j’ai eu l’impression que le temps filait comme un éclair. Quand on dit « les instants joyeux passent vite », c’est la vérité ! Toute l’anxiété et la nervosité ont disparu dès que le concert a débuté ! Je pense que la période de préparation nous a permis d’avoir confiance en nous, et je crois que c’est une expérience positive pour notre avenir. Pendant le concert, j’ai vraiment senti que j’aimais la musique et que je ne voulais pas que ce moment incroyable s’arrête. Ce concert est l’expérience la plus puissante que j’ai vécu jusqu’à présent.
KRM – Avez-vous déjà pensé à vous produire en dehors du Japon. Dans quels pays souhaiteriez-vous performer à l’avenir et pourquoi ?
RYUSEI - Je veux vraiment aller partout ! Je souhaite aller en France, bien entendu, mais aussi dans tous les pays d’Europe, ainsi que ceux d’Asie et les Etats-Unis, où Michael Jackson, qui est un de ceux qui m’a donné envie de pratiquer la danse, a laissé sa trace. Ce sont tous des endroits où j’aimerais performer. Et je veux aussi aller me produire en Amérique du Sud… Je crois que ça couvre beaucoup d’endroits (Rires).
Au Japon, quand il s’agit de musiques de rues, beaucoup de performances sont uniquement de l’improvisation, comme des performances solos acoustiques. En ce sens, je suis un peu envieux des pays comme la Corée du Sud. Là-bas il y a une culture street, incluant la dance, qui se développe. Et avec l’essor des cultures alliant danse et chant, portées par la K-Pop, dans de nombreux pays, j’aimerais pouvoir y aller et y performer afin que les gens nous découvre !
KRM - Dans votre biographie, vous évoquez le fait que chacun d’entre vous possède des talents en plus de la musique et que vous souhaitez les utiliser. De quels talents s’agit-il ?
JUNYA – Je sais éditer des vidéos, donc je suis capable de gérer l’ensemble du montage des clips de OHL, du concept à sa finalisation.
KTA – J’ai la charge de concevoir les costumes du groupe, je couds et je peins également. J’ai tout appris en autodidacte, en faisant des essais et des erreurs ! Cela peut paraître difficile, mais je serais heureux si vous pouviez apprécier ces aspects comme des preuves de notre propre style. J’avais également la charge de la conception de nos costumes pour notre dernier live. N’hésitez pas à aller voir !
KRM - Pour conclure cet entretien, avez-vous un dernier mot à adresser à vos fans ainsi qu’à nos lecteurs, qui vous découvrent aujourd’hui ?
JUNYA – Merci beaucoup d’avoir pris le temps de lire notre interview. C’est grâce au soutien de nos fans, les PIECES, que nous avons la chance de pouvoir toucher des personnes aux quatre coins du monde et d’avoir l’opportunité de faire de telles interviews. Merci beaucoup pour avoir rendu notre présence précieuse. A partir de maintenant, nous embarquons pour de nouveaux challenges et épreuves. Cela nous rendrait heureux si vous pouviez continuer à nous soutenir comme vous l’avez fait jusqu’à présent.
KANNA – Merci beaucoup pour cette incroyable interview ! Et à vous, ce super lecteur qui prend le temps de lire cet article, merci de l’avoir fait ! Merci d’apprendre à connaître OHL !
Dans le futur, nous espérons étendre nos activités et atteindre nos fans étrangers ! Il est sûr que nous viendrons à votre rencontre un jour ! Nous voulons partager notre musique avec vous ! Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à consulter nos réseaux sociaux. Merci encore !
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